La flore macroscopique indigène du Maroc compte au moins 7000
espèces. Ce chiffre minimal représente un inventaire approximatif tel qu'estimé
par l'Etude Nationale sur la
Biodiversité (Ministère de l'Environnement, 1997) pour six
grands groupes floristiques : plantes
à fleurs (4500), fougères
(60), algues pluricellulaires (500), c hampignons supérieurs (830), l ichens (760) et mousses (350). Il est
minimal parce que la flore marocaine n'a pas encore livré tous ses secrets : le
nombre d'espèces encore à découvrir, comme nouvelles pour le Maroc et/ou pour
la science, est certainement important plus spécialement chez les végétaux
inférieurs qui sont de loin les moins bien connus. Les zones d'ombre sont
malheureusement encore plus grandes pour ce qui est des connaissances sur la
fraction microscopique de notre patrimoine floristique au point que l'on ne
peut même pas avancer un chiffre raisonnable sur sa richesse. Pis encore, le
peu d'informations disponible sur la flore marocaine d'une manière générale est
dispersé entre documents anciens difficilement accessibles, articles plus ou
moins récents éparpillés sous de nombreux titres et périodiques et matière
grise à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Le patrimoine naturel de la flore vasculaire du Maroc est riche
d'environ 4560 espèces et sous-espèces. Nous soulignons naturel car ce chiffre
ne concerne que la flore indigène, en d'autres termes celle qui pousse
spontanément : au risque de surprendre plusieurs lecteurs, nous dirons à titre
d'exemples que des espèces aussi familières à plusieurs d'entre nous
(eucalyptus, plusieurs acacias, robinier, bougainvillée.) ne font pas partie du
cortège naturel, mais elles ont été introduites par l'homme et doivent leur
persistance à lui.
L'inventaire de la flore
vasculaire indigène comprend un millier de genres et près de
150 familles ; les plus riches, comptant plus de 100 espèces chacune, sont les
suivantes : Asteraceae (500) , Fabaceae (400) , Poaceae (300) ,
Caryophyllaceae (220) , Lamiaceae (210) , Brassicaceae (190) , Apiaceae (160)
et Scrophulariaceae (130)
En comparaison avec les autres pays du Bassin Méditerranéen, ce
patrimoine est l'un des plus riches et vient juste après la Turquie et l'Espagne. Mais
plus que par sa richesse, il se distingue également par sa diversité et ses
originalités. Il est constitué d'un mélange impressionnant de souches
biogéographiques différentes avec comme élément fondamental celui méditerranéen
ou mésogéen enrichi par quatre autres fractions importantes à savoir celles
holarctique, saharo-tropicale, irano-touranienne et macaronésienne. Concernant
les originalités, elles sont exprimées par un taux d'endémisme assez élevé,
environ 19 %.
La flore vasculaire du Maroc nécessite encore beaucoup d'études
sur les plans scientifique (taxonomie, écologie, chorologie.), de la
valorisation (pour exploitation à des fins commerciales, médicinales,
ornementales.) et de la conservation. Le dernier aspect a un caractère
particulièrement urgent vu le nombre considérable (de l'ordre
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