Forestiers du Maroc

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Les plantes aromatiques et médicinales et leurs huiles essentielles sont utilisées depuis le temps jadis dans la pharmacopée traditionnelle. Et maintenant dans l'industrie pharmaceutique, alimentaire, cosmétique et parfumerie, où elles connaissent un essor important. Elles suscitent à l'échelle mondiale, une attention particulière et une croissance importante.

Par sa positon géographique et son contexte orographique, le Maroc est caractérisé par une diversité climatique. Ainsi, on y rencontre à peu prés tous les étages bioclimatiques définis dans la zone méditerranéenne, depuis l’inframéditerranéen jusqu’au montagnard (Benabid et Fennane, 1994). Cette diversité climatique se traduit par une très grande diversité floristique et un taux élevé d’endémisme (Fennane et Ibn Tattou, 1999). De ce fait la flore marocaine contient de nombreuses espèces végétales utilisées depuis longtemps comme plantes aromatiques et médicinales.

L'exploitation des plantes aromatiques et médicinales représente une source de revenus importante pour la population riveraine. Elle représente aussi une valeur non négligeable pour l'économie marocaine, puisqu’elle a permis d'exporter en moyenne annuelle environ 1000 tonnes d'huiles essentielles et d'extraits divers, obtenus des plantes spontanées ou de culture, pour une valeur d'environ 180 millions de Dh (Fechtal, 2000).

Le romarin (Rosmarinus officinalis), le myrte (Myrtus Communis) et l’origan (Origanum elongatum) sont parmi les espèces les plus exploitées. La dernière espèce est appelée communément le thym de Targuiste.
Les feuilles et les huiles essentielles de romarin, de myrte et de thym de Targuiste sont très demandées sur le marché international. L'exportation de ces espèces est estimée en moyenne à environ 12 Millions Dh pour le romarin, 1,15 Million Dh pour le myrte et 2,5 Millions Dh pour l’origan (Fechtal, 1999).         

Les peuplements de ces espèces sont actuellement fortement exploités, ce qui menace leur pérennité. Le système  de cession et d’adjudication ne tient pas en compte des risques de dégradation. Par exemple, la période d’exploitation des faciès à romarin est fixée à 3 ans. Durant cette courte période, l'intérêt du distillateur est d’exploiter le maximum de matière première sans se soucier de l’avenir du lot, ce qui porte préjudice aux peuplements actuels. Le niveau et la fréquence de coupes pratiqués limitent la régénération des peuplements (Zrira et al., 1997). En effet, dans la plupart des cas, les cueilleurs se limitent à l’arrachage pour extraire le maximum de biomasse, cette façon d’exploiter arrange les distillateurs, dans la mesure où ils fournissent, à un prix bas, des quantités importantes de produits. La matière ligneuse de ces plantes est utilisée comme bois de feu.
Pour palier à ce problème, les gestionnaires pensent prolonger la durée de cession à 10 ans, pour obliger le distillateur à préserver le patrimoine mis à sa disposition et de l’améliorer éventuellement par des cultures pour augmenter son profit.

La culture des plantes aromatiques et médicinales s’avère la solution optimale pour mieux valoriser et mieux conserver le potentiel naturel. Cette culture permettrait, également d’assurer un approvisionnement régulier en matière première de qualité, aboutissant à la création d’unités de transformations modernes (Installations fixes), et par conséquent moderniser le système et améliorer la qualité et les quantités de produits. Ce type de culture n’est pas pratiqué au Maroc.


La culture de certaines plantes aromatiques spontanées pourrait être bien adaptée à des régions défavorisées (Régions montagneuses par exemple). La domestication des plantes aromatiques et médicinales spontanées n'est pas encore très exploitée au Maroc. Des études doivent être menées pour appréhender les différents points relatifs au développement de techniques appropriées à la mise en culture de ces plantes. 

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