Afin d’assurer une meilleure
régénération de la subéraie et pour subvenir aux besoins du marché national, la
forêt de la Maâmora a fait l’objet, depuis 1951 jusqu’a nos jours, de trois
plans d’aménagement qui sont :
a- Aménagement VIDAL: (1951-1972)
C’est le
premier aménagement qu’a subit la subéraie. La superficie traitée a été de 99.643 ha. Il est à préciser que les
essences exotiques n’ont pas été aménagées. Il s’agit de :
- 29598 ha
d’Eucalyptus
- 1108 ha de
Pin Maritime
- 443 ha de
parcelles expérimentales
Trois
objectifs ont été fixés par cet aménagement :
– le
maintien du chêne-liège là où sa densité était jugée suffisante pour justifier
une exploitation et espérer la perpétuité du chêne-liège.
– la mise en valeur des vides, clairières
et terrains occupés par des poiriers ou par des essences secondaires en les
plantant par des espèces exotiques.
– la production du maximum de liège de
reproduction et l’extraction du maximum de récolte par arbre.
§ L’aménagement retenu était fait par contenance.
§ La méthode d’aménagement fût la futaie régulière pour une révolution de 72 ans.
§ L’âge de démasclage a été arrêté à 26 ans
§ Le nombre de récolte est de cinq et la régénération devait être assurée par
semis naturels sur le sable moins profond et par rejets au niveau des sols
sableux profonds.
Cependant cet aménagement a
fait l’objet de plusieurs critiques :
-Il s’agit d’anciens plans
d’aménagement qui datent du protectorat
- La
régénération naturelle ne suivait pas les exploitations.
-cet
aménagement n’a pas répondu aux besoins du marché national en matière de papeterie.
- L’absence
de techniques sûres de régénération artificielle.
- Beaucoup
de pertes d’ensouchement étaient enregistrées.
- Le régime
d’éclaircie programmé réduisait systématiquement la densité des peuplements. Le
19 mars 1963, une note de service supprima toutes les éclaircies.
b- Aménagement DANOIS: (1972-1992)
Il
s’agit de grandes études qui se basaient sur des photographies aériennes afin de déterminer les différentes densités
des peuplements du chêne liège dans la
forêt de la Maâmora .Il a été conduit en collaboration par trois parties :
-
La mission danoise.
-
Le corps de la paix américain.
-
Le Maroc par l’entremise de l’administration des
eaux et forêts.
Les
objectifs ciblés par cet aménagement sont :
·
Maintenir une grande densité du chêne liège associée
d’une production
maximale.
·
Introduction des essences exotiques (Eucalyptus,
Acacia,…..etc.) dans les endroits où la régénération de chêne liège est
difficile avec une priorité aux résineux.
·
Subvenir aux besoins nationaux en bois de service
et tanin d’Acacia.
·
Assurer la pérennité
de la forêt
·
Respecter les droits d’usage (parcours, ramassage
du bois,… etc.).
La
mission Danoise avait prévue une stratification de la forêt de la Maâmora par cartographie et elle a mis en évidence 4 strates selon la densité du chêne liège:
- Densité
supérieure à 300 souches / ha
- Densité de
200 à 300 souches / ha
- Densité de
100 à 200 souches / ha
- Densité inférieure
à 100 souches / ha :
.Périmètre terrier > 80 ml /
ha (ml
= mètre linéaire)
.Périmètre terrier < 80ml / ha
Le programme
s’établissait comme suit :
- Régénération de chêne-liège sur 5006 ha
- Plantation d’Eucalyptus sur 10 102 ha
- Plantation d’Acacia sur 6 931 ha.
- Sur le plan traitement, on a
opté pour :
♦ Taillis pour peuplement de densité à
300 souches / ha.
♦
Futaie pour peuplement de densité inférieure à 300 souches / ha, ayant un
périmètre terrier supérieure à 80ml/ha (mètre linéaire) /cantons A et B. pour
les cantons C, D et E une futaie pour la même densité. Mais, avec un périmètre
terrier supérieur à 40 ml / ha.
- En matière
de transformation (dessouchage) :
Une superficie de 28395 ha avec une moyenne de
1584 ha /an est programmée pour les peuplements dont la densité est < à 100
souches /ha et de périmètre linéaire < à 80 ml à base d’espèces exotiques telles que : Eucalyptus,
Acacia …etc.
Il faut signaler que cet aménagement a fait l’objet de
plusieurs critiques notamment la transformation de plus que la moitie en
plantation à base d’espèces exotiques ; ce qui a poussé à penser à un troisième plan d’aménagement pour
remédier à ces défauts.
c- Aménagement en vigueur:FAO (1992 -2011)
A la suite des défaillances obtenues après
l’application des anciens aménagements,
il était primordial de prévoir un autre plan qui devra tenir compte de
plusieurs considérations à savoir :
- Ecologiques (préservation de l’écosystème
Maâmora)
- Sociales (implication des riverains dans la
gestion de la forêt)
- Pastorales (prendre en considération les
problèmes liés aux parcours et respecter les ayants droit d’usage.
Cet aménagement
appelé également sylvo-pastoral avait
pour objectif d’assurer :
- La régénération du chêne-liège.
- La
sauvegarde et le développement de la subéraie par l’intensification des
traitements sylvicoles; et
-
L’organisation des populations en coopératives forestières et en groupements
sylvo-pastoraux afin de les intégrer dans la gestion de la forêt dans le cadre
d’une approche de type participative.
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