Forestiers du Maroc

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ECOLOGIE GENERALE

dimanche 19 janvier 2014


« Contrairement à ce que l’on imagine souvent, la biologie n’est pas une science unifiée.. Aux extrémités  de l’éventail, on distingue deux grandes tendances, deux attitudes qui finissent par s’apposer radicalement. La première de ces attitudes peut être qualifié d’intégriste ou d’évolutionniste. Pour  elle non seulement l’organisme n’est pas dissociable  en ses constituants, mais il n’a souvent intérêt à le regarder comme l’élément d’un système d’ordre supérieur, groupe, espèce population, famille écologique. Cette biologie s’intéresse aux collectivités, aux comportements aux relations que les organismes entretiennent entre eux avec leur milieu. Le biologiste intégriste refuse de considérer que toutes les propriétés d’un être vivant , son comportement, ses performances peuvent s’expliquer par ses seules structures moléculaires. Pour lui la biologie ne peut se réduire à la physique et à la chimie. Non qu’il veuille invoquer l’inconnaissable d’une force vitale. Mais parce que, à tous les éléments. Le tout n’est pas seulement la somme des parties ».
F. Jacob, La logique du vivant.


1. Définition

Le terme écologie (grec oikos = demeure, maison, habitat et logos = science) a été proposé en 1866 par Ernst Haeckel. Il désigne « La science globale des relations des organismes avec le monde extérieur environnant dans lequel nous incluons au sens large, toutes les conditions d’existence » (Generelle Morphologie der organismen, 1866).
Par la suite E. Haeckel précise que l’écologie est : « La science des rapports des organismes avec le monde extérieur, dans lequel nous pouvons reconnaître d’une façon plus large les facteurs de la « lutte pour l’existence ». Ceux-ci sont en partie de nature inorganique, ils sont de la plus grande importance pour la forme des organismes aux quelles chaque organisme doit se soumettre appartiennent en premier lieu les caractéristiques  physiques et chimiques de l’habitat, le climat (lumière, température, humidité, et électrisation de l’atmosphère), les caractéristiques chimiques (aliments non organiques), la qualité de l’eau, la nature du sol, etc. Sous le monde conditions d’existence nous comprenons l’ensemble des relations des organismes les uns avec les autres relations soit favorables, soit défavorables, chaque organisme a parmi les autres organismes des amis et des ennemis qui favorisent son existence ou qui lui nuisent  les organismes qui souvent aux autres de nourritures, ou qui vivent à leurs dépens comme parasites doivent aussi être placés dans la catégorie des conditions d’existence ».
Cette définition, très complète, reste valable. Nous définirons l’écologie comme « La science qui étude les conditions d’existence des êtres vivants et les interactions de toutes sortes qui existent entre ces êtres vivants d’une part, entre ces êtres vivants et leur milieu d’autre part ». Donc l’écologie est une science très vaste donc il est difficile de cerner ses limites. Ceci est d’autant plus marque que le mot écologie sert, souvent aujourd’hui à qualifier un grand nombre d’idées et d’activités qui n’ont rien à voir avec cette science.
Ex : En France, pour se démarquer des « écologistes politiques » les écologistes scientifiques préfèrent  se dire « écologues ». Ce néologisme (= emploi d’un mot nouveau /emploi d’un mot dans un sens nouveau), qui à notre connaissance n’a pas d’équivalent dans les autres langues, nous paraît totalement inutile et nous ne l’utilisons pas.

2. Niveaux d’intégration des matériaux biologiques :

En biologie, l’attention des chercheurs se porte sur les niveaux d’organisation très différents. Ainsi on distingue les niveaux suivants :

2.1. La cellule (الخلية: c’est la plus petite unité biologique fonctionnelle. Elle se compose d’un territoire protoplasmique, limité par une membrane plasmique (lipoïdes et protéines), doublée, chez les végétaux, d’une membrane pecto cellulosique. Le protoplasme est constituée d’une solution colloïdale de protéines très structurée (cytoplasme), au sein de laquelle se trouve le matériel génétique (ADN, ARN) organisme généralement en noyau, et toute une série d’organelles (mitochondries, plastes ribosomes, etc.) constituant la « machinerie métabolique ».

2.2. L’individu ou organisme (الفرد أو الكائن العضوي): C’est un système biologique fonctionnel qui, dans les cas les plus simples, est réduit à une seule cellule (unicellulaire) mais qui, en principe est composé de nombreuses cellules qui peuvent être groupées en tissus (أنسجة) et organes (أعضاء).
Un individu est caractérisé par son anatomophysiologie et son métabolisme il existe des corrélations étroites entre les divers tissus et organes.
A un moment détermine un individu, possède une biomasse déterminée, que l’on peut exprimer par le poids vif (frais) ou le poids de Matière sèche (MS). Le métabolisme est un échange complexe de matières entre l’individu et le milieu extérieur  (environnement) qui comporte les phases suivantes :
.La consommation (c) pas absorption diffuse on ingestion (ig, pénétration localisée au niveau d’organes ± spécialisés).
.L’assimilation (a) d’une partie des produits consommés. Les matières organiques assimilées se classent en deux groupes essentiels.
*Les matériaux de construction : sont nécessaires à élaborer la matière de l’organisme (anabolisme), il y a assemblage de molécules de petite taille en macro molécules spécifiques, elles-mêmes groupées en structures diverses, cette mise en ordre a été appelée patronisation par LWOFF. La matière élaborée forme la production nette (pn) qui aboutit à une augmentation de la biomasse (db),
*Les matériaux énergétiques : Leur combustion (respiration = r, fermentation = f) fournit l’énergie nécessaire aux synthèses chimiques menant a db = u, Cf. catabolisme). On a donc
a = pn  +  r

. La Dissimilation (ou catabolisme) : La respiration (r)  est une dissimilation de certains produits assimilés (oxydo, réduction) ; en présence d’oxygène (aérobiose) ces produits sont entièrement brûlés en H20 et CO2, un anéorobiose, la combustion des aliments énergétiques est incomplète, et il ses forme, en plus de CO2, des produits relativement sensibles comme de l’alcool éthylique, de l’acide lactique ou de l’acide butyrique, on parle alors de fermentation (f).
Le catabolisme peut aussi mener à l’élaboration de déchets plus compliques, souvent appelés produits d’excrétion ; urine (u), déchet du métabolisme de l’azote chez certains animaux, substances organiques complexes, souvent actives sur le métabolisme humain, chez les plantes (terpènes, glucosides, alcaloïdes).
.Séparation ou rejet dans le milieu extérieur, de déchets d’origines diverses.
-non assimilés (na) ou egesta, pouvant correspondre à :
.une récrétion (rc)= produits rejetés tels quels ; chez les plantes, la récrétion comporte seulement des substances minérales, chez les animaux, aliments régurgités.
.une défécation (fc) ou fèces, produits modifiés par passage dans le système digestif, sans être pour autant assimilés.
-dissimilés :
  respiration  (r)
  fermentation  (f)
  urine et sueur et produits d’excrétion divers ou excreta = (u)
-assimilés excès (ps) : sécrétion.
Certains, considèrent l’urine comme résultant d’une non-assimilation, appellent énergie (d) l’assimilation plus les excreta :
d = a + u = pn + r + u 
Parfois, il est impossible de décomposer la partie de e qui n’est utilisée ni pour  la respiration ni pour la production ; on exprime, alors par fu (fécés +  urine) tous les déchets solides et liquides rejetés par l’organismes d’une manière générale.
fu = na + u = fc + u

La sécrétion éventuelle dans le milieu extérieur de certaines substances assimilées (ps), exemple: lait, nectar, etc.  doit être ajoutée à db dans l’estimation de pn :
Pn = db + m + c’ + ps.
En fin de compte db = c – na – r – u – el.
            dd > o ® db = o maintenance db <o¯
Aux  diverses phases du métabolisme correspond un grand nombre de fonctions variées catalysées par des protéines spécialisées (enzymes) ; la coordination entré ces fonctions (soit par des hormones)) fait de l’être vivant quelque chose d’extraordinairement adapté à résister aux vicissitudes (variations dus aux changement). Du monde extérieur.
Un individu a donc une croissance au cours de la vie de l’individu, cette croissance s’accompagne d’un développement, changement morphologique graduel depuis un embryon ± uniforme, jusqu’à un adulte pleinement différencié.
Pendant sa croissance, l’organisme doit s’adapter aux diverses conditions du milieu où il vit.
L’individu  arrivé à un certain développement de sa biomasse se reproduit et ainsi se multiplié, donnant naissance à une certain nombre d’individus nouveaux (jeunes) qui participent à la formation d’une population. Une population formée d’individus de la même génération (même âge) est une charte.

Les modes de reproduction sont très variés, et peuvent se classer en  reproduction végétative (clonage) et reproduction sexuée. A la  reproduction sexuée sont liés les problèmes  de l’hérédité et de l’évolution. Irréfrénée, la multiplication de l’individu pourrait aboutir à une descendance énorme Ex : En 4 ½ jours une bactérie pesant 10 -14g peut donner  naissance à 10-36 pesant autant que l’océan mondial.
.Un couple de rats (7 jeunes par Portée, 3 portées par an) donnent 60000 rats  en 3 ans.
.Un champignon peut émettre 10-11 spores, 1 Morue peut pondre 10-6 œufs, une  capsule d’orchidée peut contenir 4.10-6 graines, 1 chêne peut porter 10000 glands.
. Certaines nuées de Sauterelles (Afrique) pèsent 1.10-6t alors que la biomasse totale des homes est de 100 .10-6t.
Une telle descendance  (potentiel biotique) ne se réalise heureusement pas parce que les conditions de l’environnement ne sont jamais suffisamment  favorables (résistance de l’environnement).
L’individu est irritable (susceptible de réagir à un stimulus) . L’irritabilité est la propriété de réagir (réponse) à une excitation venant du milieu extérieur (stimulus). La réponse peut être mécanique (tropismes, taxismes, etc.) ou chimique (sécrétion par exemple), chez l’homme, elle est souvent psychologique  (stress).

2.3. les colonies (المستعمرات) : Les individus du certaines espèces peuvent constituer des colonies Ex : les cœlentérés (animaux aquatiques vivant du proie capturées l’aide de leurs appareils urticants Ex. Acalèphes, Actinie corail, méduse, polype) ou des sociétés comme chez les termites, les fournies et les abeilles .

2.4. La population ou dème (جماعة): est un système biologique formé d’un groupe d’individus de la même espèce vivant à un endroit déterminé à un moment déterminée. Approximativement, l’espèce est un ensemble d’individus tous semblables et qui se transmettant cette similitude de génération en génération. Peuplement

2.5. La communauté ou biocénose (طائفة) : est un système biologique groupant l’ensemble des populations vivant dans un endroit détermine dans des conditions du milieu déterminées à un moment déterminée.

2.6. L’écosystème (المنظومة البيئية) : Une communauté intégrée à son environnement forme un système fonctionnel appelé écosystème.

2.7. La biosphère (الغلاف الحيوي): C’est l’ensemble des écosystèmes naturels développés au sein des mers ou à la surface des continents.

     2.8. La noosphère (الغلاف الحيوي المتغير): résulte de la transformation de la biosphère par l’intelligence humaine.
La structure et le fonctionnement de cellules constituent l’objet de la cytologie et de la physiologie  cellulaire, la structure et le fonctionnement des êtres pluricellulaires concernent  l’histologie, l’anatomie et la physiologie des organismes. « L’écologie a donc pour objet essentiel l’étude des niveaux supérieurs d’organisation de la matière vivante de la population mono spécifique à l’écosystème  et à la biosphère et noosphère ». Comme pour les niveaux inférieurs, mais cette fois-ci à l’échelle des systèmes particulièrement complexes il s’agit de décrire des structures e comprendre des fonctionnements  et de reconstituer des évolutions. On ne peut toutefois saisir les phénomènes jouant à un certain niveau d’intégration sans connaître ceux qui interviennent aux niveaux inférieurs de même que l’organisation des écosystèmes ne peut être comprise qu’en tenant compte du fonctionnement des populations celui-ci ne peut l’être sans référence aux relations que chaque individu entretient avec le milieu.
Ces relations entre les individus et le milieu où ils vivent constituent le domaine de l’auto -  écologie. Elles concernent à la fois les individus pour eux mêmes, la population qu’ils forment. L’auto - écologie aborde donc aussi bien des problèmes physiologiques, on parle alors d’Ecophysiologie que démographiques (Démo - écologie). Dans cette perspective le milieu est conçu  comme un ensemble de facteurs dont on distingues deux types : Les facteurs abiotiques liés à un milieu physique et chimique, et les  facteurs biotiques, liés aux êtres vivants présents dans l’écosystème étudié.
La synécologie (parfois appelé biocénotique) envisage essentiellement la structure et le fonctionnement des écosystèmes, mais son champs s’étend également aux complexes d’écosystèmes associés par exemple dans un bassin versant et finalement à la biosphère entière.
Discipline Biologique, l’écologie ne se contente pas de décrire des structures et d’analyser, les fonctionnements. Elle tente de les interpréter dans une optique évolutionniste et doit considérer les systèmes qu’elle étudie – populations, écosystèmes- à différentes échelles de temps.
L’écologie est ainsi, une véritable « biologie de la nature » à la fois analytique et synthétique. Son originalité par rapports aux autres sciences de la vie tient  au niveau d’intégration élevé de ses objets d’étude ce qui lui impose des méthodes particulières. Il existe cependant des liens très étroits entre l’écologie et d’une part, la physiologie des organismes d’autre part des disciplines abordant les problèmes d’évolution (génétique des populations et biogéographie notamment).
Si l’étude des relations de l’homme avec son environnement déborde le cadre de l’écologie ainsi définie, celle-ci n’en est pas moins indispensable à la compréhension e ces relations. La connaissance du fonctionnement des systèmes écologiques et des mécanismes assurant leur stabilité fourni (en effet les fondements d’une gestion rationnelle et intégrée des écosystèmes. L’écologie étude des « systèmes » biologiques fonctionnels  est donc :
« Une science de synthèse » mettant en jeu l’ensemble des disciplines biologiques (botanique, zoologie, entomologie, géologie, pédologie, microbiologie, hydrologie, etc..) et d’autres disciples connexes (liens étroits avec….) mathématiques appliquées, informatique, thermodynamique, chimie, physique, géographie, cartographie, topographie, photo-interprétation, aérienne, télédétection, etc.
« Une science pluridisciplinaire » c’et une équipe qui étude les problèmes d’écologie rassemblant les divers spécialistes utiles à leur compréhension chacun d’entre eux devant avoir »l’esprit écologique ». Il doit savoir en effet s’élever au dessus de sa spécialiste pour assimiler et tenir en compte de cette de son voisin.
« Une science dynamique » étudiant des « systèmes » en évolution et en tentant et les expliquer.
« Une science possédant ses propres moyens d’étude » de l’espace empruntant ceux des autres disciplines concernées.
« Une science  économique » c’est une économie de la nature selon Vincent LABEYRIE (1955). Elle tente en effet d’évaluer l’économie, la production et les transferts d’énergie qui affectent les systèmes naturels, objets de son étude.

« Une science du réel » Elle ne sépare pas l’être vivant de son contexte et l’étude dans sa globalité, sa complexité et sa variabilité.

.Un « état d’esprit », une philosophie, une manière d’être, de penser et d’aborder les disciplines traditionnelles avec un regard neuf et synthétique. 

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